Du foot mixte sur le temps de vie scolaire

Ouest-France a mis en avant en novembre une des activités organisées par la Vie Scolaire sur le temps de midi.
Sandra, ASEN (Assistante d’Education) au collège, gère l’activité football et a imposé dès le départ une règle non négociable, la mixité.

Lire l’article ici ou sur le site de Ouest-France pour en savoir plus.

Article de Nelly CLOAREC, publié le 06/11/2018 à 14h01 (site internet OUEST-FRANCE) :
Quimper. Au collège, les filles aussi jouent au foot grâce à Sandra

Sandra Goavec transmet sa passion du football aux collégiens et aux collégiennes de Max-Jacob | photo OUEST-FRANCE

Ancienne footballeuse de niveau national, Sandra Goavec a fait du football une activité à part entière au collège Max-Jacob, à Quimper. L’assistante d’éducation transmet techniques et tactiques aux garçons… comme aux filles.
« Sandra veut toujours qu’il y ait des filles dans les équipes. » Ce n’est pas négociable. D’ailleurs, Emmanuel et ses copains du collège Max-Jacob à Quimper (Finistère), n’imaginent même plus remettre en cause cette règle. Les ados l’ont intégrée.
« J’ai joué avec les garçons pendant cinq ans »

Le foot, un sport mixte ? À 10 ans, quand Sandra Goavec a voulu chausser les crampons comme le faisait son frangin, elle a pris la direction du club de sa commune, le Stade plabennecois. Sans se poser de questions. « Je les ai suivis jusqu’à la dernière année autorisée par la fédération, jusqu’à mes 15 ans. Parce que c’étaient mes copains. »

Aujourd’hui, sur le bord du terrain du collège, l’assistante d’éducation de 28 ans distribue les maillots aux garçons comme aux filles : « Je ne vois pas l’intérêt de casser cette mixité. Après 15 ans, il est vrai, la cohabitation peut devenir dangereuse : c’est le moment où le corps des garçons se forme. Ils prennent de la vitesse… »

Assistante d’éducation au collège, Sandra Goavec y est un élément moteur. | photo OUEST-FRANCE

Au collège, fini le temps où taper dans la balle servait de défouloir entre deux heures de cours. Sandra, riche de son expérience de joueuse de niveau national et d’encadrante, a fait du foot une activité à part entière. Avec des règles, des horaires, des créneaux d’âge, de la tactique et de la technique. _« Les garçons vont chercher les filles dans la cour »
À la pause-déjeuner, les volontaires améliorent leur jeu de jambes et de tête pendant trois-quart d’heures. Tous ont signé un contrat « de bonne attitude ». Une année scolaire plus tard, le bilan est positif : « Cela se passe bien. Sur le terrain, ils se conseillent. Les garçons vont chercher des filles dans la cour. En cette rentrée, plusieurs d’entre elles ont signé une licence au Quimper Kerfeunteun. »

Kerf’, c’est un peu la deuxième maison de Sandra. Elle a poussé la porte du club quimpérois à 21 ans, une fois sa licence de Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) validée.
Titulaire du poste de défenseur central, Sandra contribue à la montée de l’équipe senior en D2, un niveau national. Suivront trois années de maintien à raison de quatre entraînements par semaine, des déplacements dans toute la France.

Sandra Goavec aux côtés de ses jeunes protégées | photo OUEST-FRANCE

Après trois années qui l’auront menée de Tulle à Morlaix, la jeune femme est de retour en Cornouaille. En septembre 2017, elle enfile à nouveau son maillot d’encadrante bénévole à Kerf’ et postule au collège Max-Jacob, à trois minutes de chez elle. Autonome, volontaire, meneuse de projets… L’assistante d’éducation y est « une personne-ressource », selon les mots de la conseillère principale d’éducation.

En juin, le premier tournoi de foot a marqué les esprits : près de 80 collégiens ont pris du plaisir sur le terrain. Des garçons. Et aussi beaucoup de filles… aux buts qui comptaient double. Cette règle, vue d’un mauvais œil par certains adultes du collège, Sandra l’assume. La réalité du terrain lui donne raison.